HIER : les élèves institutrices dans la cour de l’École Normale d’Institutrices pendant un cours de gymnastique vraisemblablement au début du siècle (la photo d’archives n’est pas datée)
AUJOURD’HUI : les élèves en cours d’EPS dans la cour du collège
QUELQUES RAPPELS SUR LES ÉCOLES NORMALES D’INSTITUTRICES
La loi Guizot du 28 juin 1833 généralise pour les hommes la mise en place d´écoles de formation d’instituteurs et l’ordonnance du 23 juin 1836 en étend le bénéfice aux femmes. La loi du 9 août 1879 institue un réseau départemental d’écoles normales pour la formation des institutrices.
Dans la décennie 1880-1890, environ 64 écoles normales d´institutrices sont construites. Ces écoles normales avaient pour but d’imposer l’école républicaines dans un pays où l’emprise religieuse était considérable et où le sentiment national avait été humilié par la défaite de 1870. Elles devaient servir de modèle, définir la norme.
Dès 1832 l´école normale d’instituteurs est installée à Villefranche-sur-Saône, puis à Limas jusqu´en 1881. L’éducation des futures institutrices était déléguée depuis 1844 à une congrégation enseignante, les sœurs de Saint-Joseph.
En 1878, est entérinée la construction de deux écoles normales primaires à Lyon à peu de distance l’une de l’autre (particularité lyonnaise) dans le quartier de la Croix-Rousse. Le déclassement des fortifications en 1865 y avait libéré des terrains.
- L’école d’instituteurs nécessitant des espaces dévolus à l´agriculture investit ainsi le clos Fayet, terrain le plus vaste.
- Pour l’édification de l’école d’institutrices, la mairie de Lyon achète en 1879 le clos Champavert occupé par le château de la Tourette, les parcelles Pervilhac, Guérin et Gagnère. L’établissement est inauguré par le président Sadi Carnot le 8 octobre 1888, comme l’indique la plaque commémorative apposée dans le hall. Il peut accueillir 90 élèves institutrices (3 classes de 30). Le bâtiment inclut deux écoles annexes, maternelle et primaire, ainsi qu’un internat. Il s’appellera École Normale d’institutrices jusqu’en 1990, date à laquelle il sera rebaptisé Institut Universitaire de Formation des Maîtres.
Au début des Écoles Normales d’institutrices, les futures enseignantes devaient avoir plus de 16 ans, passer le concours d’entrée, présenter un certificat de bonnes mœurs délivré par le curé et un certificat médical. Elles s’engageaient pour dix ans dans l’enseignement public. La durée d’études était de deux ans.
La vie à l’école normale était très contraignante : dix heures par jour de leçons et d’exercices intellectuels. Les six heures restantes étaient consacrées à la prière, aux lectures de piété, à la toilette, aux repas et aux temps de récréation. Lever à 6h30, toilette, une heure d’étude, petit déjeuner. Les internes participaient aux soins du ménage. Le dimanche, elles étaient accompagnées à la messe.
Pour aller plus loin :
http://www.le-temps-des-instituteurs.fr/doc-ecole-normale.html
S. TERRAZ