« MOI, LES MAMMOUTHS » de Joris MATHIEU, en Cie de Haut et Court

Le mardi 23 janvier 2018, les élèves de 4°6 ont été invités par le TNG à découvrir la nouvelle pièce de Joris MATHIEU, « Moi, les mammouths ». Jeudi 18 janvier, ils ont reçu la visite de Delphine DREVON, responsable du service des publics. Elle a d’abord présenté le TNG et son métier, puis la collaboration entre Joris Mathieu et l’auteur qui a écrit la pièce : Antoine VOLODINE.

Robin

Le TNG

Le TNG (Théatre Nouvelle Génération) est un CDN, Centre Dramatique National situé à Vaise : c’est un label attribué par le Ministère de la Culture à une institution théâtrale en lien avec la notion de théâtre public.

Il est dirigé par Joris Mathieu, metteur en scène et directeur, qui a été nommé directement par la Ministre de la Culture. Deux artistes sont associées au TNG : Phia Ménard et Chiara Guidi.

Comme nous l’avons découvert lors de notre visite du TNG en sixième, plusieurs services travaillent ensemble pour assurer le fonctionnement du théâtre :

  • La direction
  • L’administration
  • La production
  • La communication
  • Le service des publics
  • L’équipe artistique
  • l’équipe technique
  • l’équipe d’entretien.

 

Le TNG est subventionné par l’État, ce qui lui permet de proposer des places à un tarif moins élevé : de 5 à 18 €, contrairement aux théâtres privés où le prix des places peut aller jusqu’à 80 €.

Alexandre, Charlotte, Martin et Paul-Virgil.

 

 

Le métier de RP

RP, c’est quoi ?

C’est un métier qui fait partie du domaine administratif et non artistique et qui consiste à être en contact avec le public. Son objectif premier : donner envie de venir découvrir le théâtre à des personnes n’ayant pas l’habitude d’y aller. Pour que le théâtre occupe une place importante dans la vie active et artistique de la ville, du département, de la région, etc., les RP font des partenariats avec les établissements scolaires, les bibliothèques, les centres sociaux, les différentes associations telles que les MJC, etc. Elle organise aussi des rencontres avec des classes, comme la nôtre.

RP au TNG, c’est qui ?

Dans le service de relations publiques, il y a généralement plusieurs personnes avec différents statuts. Au TNG, le service des publics comprend la billetterie et les RP : 

 

 

 

 

 

  • Delphine DREVON (responsable du service des publics),

  • Vanina CHAIZE (responsable des publics lycéens, étudiants, adultes et comités d’entreprise),

  • Frédérique CLUZEAU (relations avec les collèges du département) et

  • Juliette PIATON (chargée de relations publiques, crèches, écoles, collèges de la Métropole, ass

    ociations et relais sociaux).

Emma et Pénélope, avec des précisions de Lou.

 

Joris Mathieu en Cie de Haut en Court

Joris Mathieu est un metteur en scène et directeur du TNG depuis le 1er Janvier 2015.

Avec des amis, il fonde la Cie Haut et Court en 1998. Il adore la littérature et les arts plastiques. Il privilégie l’adaptation des romans ou de nouvelles qui lui permettent de s’exprimer en tant qu’auteur scénique. Très vite, la compagnie est repérée sur la scène régionale et par les institutions. Joris se pose alors des questions sur la place du théâtre dans la ville et invente des nouveaux projets. Il entame une grande et longue coopération avec Antoine Volodine.

La compagnie développe également un intérêt tout particulier pour le jeune public.

Arthur, Raphaël et Louis.

Antoine Volodine

Antoine VOLODINE est un écrivain français très prolifique, né à Chalon sur Saône en 1950. Lauréat de l’édition 2014 du prix Medicis grâce à son livre Terminus radieux, il est aussi connu sous le nom de : Elli KRONAUER, Lutz BASSMANN et Manuela DRAEGER. Ce sont tous des hétéronymes, nous ne connaissons pas son véritable nom. Manuela DRAEGER écrit plutôt pour les enfants/adolescents tandis qu’Antoine VOLODINE et Lutz BASSMANN s’adressent plutôt aux adultes. Tous les livres de cet auteur ont un lien entre eux (personnages, lieux et univers).

  Avant d’être écrivain, il a enseigné le russe que l’on retrouve dans le nom de ses personnages (Lili Nebraska) comme dans ses hétéronymes (Antoine VOLODINE, Elli KRONAUER).

  Antoine VOLODINE approuve les mises en scène de ses textes par Joris MATHIEU et il a d’ailleurs écrit un texte spécialement pour lui : Frères Sorcières

Robin, Guilhem, Lou et Perrine.

Les romans de Manuela DRAEGER

Manuela DRAEGER, hétéronyme d’Antoine VOLODINE, est un auteur qui a écrit onze romans de science- fiction pour la jeunesse.

Ses livres sont tous reliés et on retrouve des personnages en commun comme Bobby POTEMKINE et Lili NEBRASKA qui évoluent dans un monde flottant, un peu singulier (rêve ou réalité ? futur ou passé ?). Dans ce monde parallèle au nôtre, on peut trouver des animaux imaginaires capables de parler (une chauve-soubise, une mouette, un chien…). Il rédige des histoires avec des enquêtes que ces deux personnages résolvent toujours.

Merci à Delphine qui nous a prêté tous ces livres. Nous avons hâte d’en lire plus car nous adorons l’univers de Manuela DRAEGER…

Célestine, Florentina et Kelian.

Dans Moi, les mammouths, on découvre une ville désertée par la police, où les habitants sont des chauves soubises, des mouettes en minijupes ou des crabes laineux qui prennent des cours de lune. La directrice de la Maison du Peuple a été écrasée par des Mammouths : voici une nouvelle enquête pour Bobby Potemkine et son amie Lili Nesbraska.

Nous avons aimé entrer dans l’univers étrange de Manuela Drager. (Kilian et Jadène)

Nos bébés pélicans met en scène des bébés pélicans abandonnées par leurs mères (nous ne savons pas vraiment si elles existent) et qui résident dans la rue. Bobby va à la recherche de celles-ci avec l’aide des chauves-soubises et de Djinn, son ami chien.

Nous avons trouvé ce roman très intéressant. (Florentina et Célestine)

Dans Un œuf dans la foule, Bobby  Potemkine a une grosse affaire sur les bras: les Josette. Ce sont des élèves quasiment identiques, portant toutes le même prénom : Josette. D’habitude, elles sont très assidues, mais depuis un certain temps, elles ne vont plus à l’école et errent dans les rues en grignotant des œufs. Aidé par son amie Lili Nebraska et sa voisine Lili Lomelli, Bobby va essayer d’en savoir plus sur ces mystérieuses Josette qui attendent une douze-millième Josette et sur leur passion des œufs.

J’ai bien aimé car il y a beaucoup de suspense tout le long du livre. (Kelian)

Dans La nuit des mis bémols, Bobby Potemkine voit passer le temps très, trop vite. Il doit s’occuper de l’affaire des clafoutis qui sautillent et mordillent et le corbeau transparent va bien l’aider dans son enquête.

Nous avons bien aimé cette lecture : comme Bobby, on ne se rend pas compte du temps qui passe. (Emma et Lou)

La technique au service du spectacle ” Moi, les mammouths”

Dans le spectacle, Nicolas BOUDIER utilise la lumière pour « hypnotiser » le spectateur. Il se sert de la phosphorescence, la persistance rétinienne et des ombres pour que le spectateur se sente perdu et ne sache plus exactement où il est. L’ombre de la pièce est propice à la somnolence et à l’endormissement alors qu’au contraire les flashs de lumière nous « réveillent ». Le sol et le mur sont phosphorescents dans le but de laisser une source de lumière dans la pièce. Pour la scène dans laquelle Maud PEYRACHE écrit sur le mur, deux éléments sont utilisés : le décor phosphorescent qui permet tout simplement d’écrire sur le mur et les flashs lumineux qui permettent de recharger le mur et le sol afin qu’ils soient toujours phosphorescents. Nicolas Boudier cherche à troubler nos perceptions avec toutes ces lumières en les allumant et en les éteignant de façon à nous plonger dans l’histoire de la pièce et à captiver notre regard sur ces clignotements, flashs et autres…

Ariana et Aristide.

 

Rencontre en bord de scène avec Maud Peyrache et Nicolas Boudier

 

Après le spectacle, Maud PEYRACHE, comédienne et Nicolas BOUDIER, créateur lumière, nous ont consacré du temps : nous avons pu leur poser des questions et échanger avec eux autour de la pièce.

Est-ce que vous étiez déjà dans votre personnage quand on est entrés dans la salle ?

C’est le moment où je rentre dans le personnage ; je suis obligée de me scotcher là pendant cinq ou dix minutes avant que vous arriviez et après, pendant l’entrée du public, c’est le moment qui me permet de commencer à entrer dans l’état dans lequel je serai derrière.

C’est quoi, une Maison du Peuple ?

C’est un endroit associatif dans un quartier, dans des campagnes, qui permet d’apporter la culture où il n’y en aurait pas vraiment sans cela. C’est un peu l’ancêtre de la MJC. C’est un peu lié au communisme, à une volonté politique d’apporter la culture pour tous. C’est un lieu qui propose des activités et où les gens viennent pour s’élever intellectuellement, par la culture. A Vénissieux par exemple, le théâtre s’appelle la Maison du Peuple. C’est une très bonne question parce que ça raconte énormément de choses sur notre monde, à une période, et sur notre monde de maintenant. Ça pose aussi des questions pertinentes sur ce qu’est le spectacle et sur ce qu’il raconte aussi. Ça parle aussi d’un monde qui est en train de se finir, qui est en train d’être remplacé par un autre mais on ne sait pas trop ce que c’est encore… Ça raconte plein de trucs, c’est un vrai iceberg.

Pourquoi avoir choisi comme décor un studio de tournage ?

Les prémisses de ça, c’est vraiment la phosphorescence : on avait envie d’une espèce de couloir, un espace assez petit, un peu confiné, dont on ne peut pas vraiment sortir. Et après la question est : comment on réalise ça ? On fait aussi avec les outils qu’on a au théâtre et ça c’est un outil très simple : une toile peinte. Dans le théâtre traditionnel, on avait souvent des toiles peintes avec des paysages. Là, le paysage disparaît au profit de la phosphorescence et le paysage, c’est un peu Maud qui le fait exister, par les mots et à travers vous : c’est-à-dire que vous, vous les inventez. Ces images de paysages, elles existent entre Maud et vous. La lumière et les sources lumineuses font vraiment exister, en tout cas suggèrent le paysage évoqué (la banquise et les aurores boréales par exemple). C’est un espace assumé à l’intérieur du théâtre.

Est-ce que la phosphorescence était présente dès le début ?

On a commencé à travailler tout de suite texte et musique. Nicolas Thévenet a créé tout le son que vous avez entendu. On a travaillé tous les deux (Maud et Nicolas) comme un duo, quelque chose de très musical, presque comme un slam : il y avait quelque chose de ça dans le rapport entre la voix et le son. On a essayé des choses, ça s’est construit. On a présenté sans la phosphorescence dans un collège à la campagne. Après, le dispositif est arrivé. Il y a eu des changements, dans le texte un peu et dans le son aussi. Le passage enregistré du rêve par exemple est arrivé à ce moment-là, avec le dispositif. On avait trouvé un équilibre et cette chose très forte est arrivée et il a fallu trouver un nouvel équilibre et tout bouge à nouveau. La phosphorescence permet de jouer entre un espace imaginaire et un espace réel. C’est comme un studio photo mais ce n’est pas que cela non plus. Il y a des flashs mais ils jouent aussi avec la toile, on parle aussi d’espace cosmique, d’orage cosmique.

Comment fonctionne la persistance rétinienne ?

C’est une sorte d’éblouissement. On ne se rend pas compte quand la lumière arrive mais on se rend compte quand elle est là : il n’y a pas de changement radical. Ça dépend aussi d’où on se trouve, d’où on regarde à ce moment-là : si on a les yeux fixés sur quelque chose de très orange et que derrière on passe au vert, le vert sera encore plus vert parce que ce sont deux couleurs complémentaires. C’est l’œil qui imprime des choses, qui transforme les couleurs. Vous n’avez sans doute pas tous vu la même chose.

Pourquoi il y a autant d’objets qu’on n’utilise pas dans la pièce, comme l’extincteur, le tapis sur le fauteuil, la corbeille ?

On n’a pas besoin d’utiliser tous les accessoires pour que l’histoire se crée dans ta tête : peut-être que Bobby Potemkine les a utilisés avant ou les utilisera après et dans cette petite bribe de temps passé avec lui, il ne les a pas utilisés. Il y a aussi cette idée de se raconter juste des histoires ou de s’imaginer des choses et c’est vrai que quand il y a un élément comme ça, la curiosité est éveillée. L’idée est de laisser la chose ouverte et justement de ne pas tout utiliser, de ne pas tout décider pour vous, pour vous laisser une liberté d’interprétation. Il y a parfois des rendez-vous, comme dans les rêves ou dans la réalité : une petite chose qu’on voit et qui coïncide avec une chose et ça ouvre une petite brèche dans l’imaginaire, ou pas… Dans le théâtre, c’est important de laisser des trous, des espaces sans réponse, pour vous laisser construire votre histoire. C’est aussi le spectateur qui fabrique sa propre histoire : il y autant d’histoires que de spectateurs. On croit beaucoup à cela : devant un spectacle, chacun construit sa propre histoire avec ce qu’il est, ce qu’il a vécu. On ne vit pas les choses de la même façon…

Propos retranscrits à partir d’un enregistrement audio par Gaoussou et Hahiette.

Les avis des 4°6 sur « Moi, les mammouths »

Pénéloppe : Les créations lumières permettaient d’imaginer les décors, comme l’incendie à un certain moment.

Alexandre : L’état de somnolence de Bobby Potemkine rendait le texte assez lent, ce qui pouvait créer une certaine angoisse chez le spectateur.

Kelian : La pièce est hypnotisante et j’ai trouvé intéressante l’utilisation de la phosphorescence.

Ariana : J’ai bien aimé la pièce mais certains passages faisaient peur, comme par exemple quand Bobby se met par terre avec la peau de mammouth.

Perrine : Les objets du décor qui ne sont pas vraiment utilisés dans le spectacle (boule de papier, extincteur…) sont propices à l’imagination du spectateur.

Emma : J’ai trouvé l’articulation lente de Bobby très relaxante et je ne me concentrais que sur la voix.

Gaoussou : J’ai été très surpris par le moment où l’ombre de Bobby reste marquée une fois qu’il est parti.

Lou : J’ai bien aimé la scène où Bobby dessine sur le mur en phosphorescence avec la lampe torche.

Robin : Je n’ai pas trop aimé le spectacle qui était trop lent pour moi. L’obscurité nous encourageait à la somnolence et je me suis perdu rapidement dans l’histoire. J’ai trouvé très jolie la peinture à la lumière.

Arthur : J’ai trouvé intéressant et original le décor avec des couleurs qui mettaient assez bien dans l’ambiance de l’histoire.

Guilhem : J’ai trouvé bizarre le monde parallèle et à certains moments, je n’arrivais pas à suivre.

Louis : Pratiquement dès le départ, j’ai été perdu : je ne comprenais pas l’évolution de l’histoire. J’ai aimé les créations lumière.

Célestine : J’ai trouvé que Maud PEYRACHE jouait bien : on pouvait bien se projeter dans l’histoire.

Raphaël : J’ai trouvé que c’était un bon choix de faire des flashs lumineux. Cela montrait tout de suite que ce n’était pas une pièce comme les autres.

Florentina : La voix et le regard de Maud m’ont fait peur. J’avais l’impression que la comédienne me regardait tout le temps. J’ai aimé quand elle a dessiné sur le mur.

Charlotte : J’ai bien aimé le décor avec son aspect futuriste ; j’ai aimé aussi la phosphorescence et les effets sur la toile.

Jadène : J’ai aimé le spectacle mais au bout d’un moment, je ne comprenais plus rien à ce qui se passait.

Paul-Virigil : Au début, quand le spectacle a commencé, comme on était entièrement dans le noir, j’ai eu envie de m’endormir puis les flashs m’ont réveillé et après, j’étais bien présent tout le spectacle. J’ai aimé le moment où elle se relève avec la peau de mammouth et le masque à gaz.

Aristide : Les créations lumières créaient une ambiance bizarre. Au bout d’un moment, je me suis retrouvé dans un état de somnolence.

Hahiette : J’ai bien aimé les traces laissées par les déplacements de la comédienne. Certains passages étaient d’autant plus effrayants que j’avais l’impression que la comédienne me fixait. Les flashs faisaient peur.

Martin : Il y avait beaucoup de silences entre les phrases et je trouvais cela un peu ennuyant. J’ai bien aimé la peinture avec la lampe torche.

Kilian : C’était bien. Quand on s’est installés, Maud était déjà sur scène et elle m’a fait peur : elle restait immobile et elle me fixait tout le temps. J’ai aimé la scène où elle s’est déguisée en mammouth. A certains moments, on voyait double à cause des effets de lumière.

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